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Mouhammad DIENG

CEO Conceptech
 » Nous allons partager nos acquis à la Silicon Valley avec tous les jeunes sénégalais à travers des projets viables et très innovants.  »

Elève-ingénieur au département Génie électrique de l’ESP et CEO de Conceptech, Mouhammad DIENG, a passé cinq semaines à Draper University aux Etats-Unis. A son retour à Dakar, il a bien voulu nous accorder une interview pour partager son expérience à la Silicon Valley et  revenir un peu sur le lancement de leur tout nouveau produit, « Kôlute box ». Entretien !

Présentation

Je me nomme Mohamed DIENG, ingénieur diplômé du Département Génie électrique de l’Ecole Supérieure Polytechnique. Actuellement je suis CEO de Conceptech, une startup hardware créée en 2017 par quatre étudiants de l’ESP. Nous faisons de la recherche et développement de produits technologiques.

Justement parlant de votre startup, il y a quelques jours vous aviez procédé au lancement de kôlute boxe, votre tout premier produit sur le marché, de quoi s’agit-il ?

Kôlute box est un dispositif intelligent qui permet de faire des dépôts et retraits de colis pour le secteur du e-commerce.  Il va permettre aux acteurs du commerce en ligne de réduire leurs temps de livraisons de 25 à 50 %, d’augmenter le nombre de colis livrables par jour et donner de la flexibilité aux clients. Après le lancement le 26 février passé, notre objectif est maintenant d’avoir des box partout à Dakar, au Sénégal et en Afrique qui seront directement connectés aux plateformes e-commerces et aux services de livraison dans les pays où ils seront disposés.

Au courant du mois d’octobre vous avez effectué un séjour de cinq semaines à la Sillicon Valley en compagnie votre camarade Mouhammad Lamine Kébé de Tolbi, c’était dans quel cadre ?

Nous étions, Mouhammad Lamine KEBE et moi, à Draper, une université privée qui se trouve à la Sillicon Valley et dont les formations sont orientées exclusivement vers l’entrepreneuriat. Ce séjour était organisé dans le cadre du programme Fall 2019. Pour y participer nous avions postulé en envoyant chacun un document qu’on appelle pitch, qui présente nos projets et les solutions développées par rapport aux problèmes rencontrés par les populations. Sur cette base, ils ont vu que nos projets étaient pertinents et ainsi ils ont validé nos candidatures pour la session de l’automne passé. C’est ainsi que nous y sommes partis pour une formation de 5 semaines subventionnée par la Délégation à l’entrepreneuriat Rapide (DER).

Qu’est-ce que vous avez appris là-bas durant ces 5 semaines ?

En résumé, ce que nous avons appris à Draper peut être scindé en deux parties. D’abord au niveau mindset, ils nous ont inculqué une nouvelle façon de voir par rapport à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Ce qui nous a permis de découvrir l’écosystème entrepreneurial de la Sillicon Valley et ce qui le rend si innovant.

Ensuite, comme c’est une question de formation, on a beaucoup appris sur comment innover, lever des fonds, nouer des partenariats, développer son produit au niveau national et international, etc. Cela nous a permis aussi de développer notre business, de savoir exactement sur quelles perspectives nous devons-nous projeter soit sur le long ou le moyen terme. Nous avons pu aussi nouer des partenariats avec des acteurs de la Sillicon Valley et de tisser des liens avec les 85 participants venus des quatre coins du monde.

En dehors de la formation à Draper university, quels ont été les autres points forts de votre séjour à la Silicon Valley ?

A part le programme de la formation, nous avons eu aussi la chance de visiter la Silicon Valley, d’échanger et de nouer des contacts avec des acteurs de l’écosystème local. Nous avons également participé à beaucoup de rencontres dont un sommet sur l’intelligence artificielle. Et là, nous sommes en train de développer des relations entre la DER et certaines entreprises de la Sillicon Valley, pour voir comment ils pourraient déployer leurs produits ici au Sénégal et que nous, nous soyons leur représentant à travers l’ESP. Ce sont des links qu’on a eu à créer en dehors de la formation et qui sont bénéfiques pour l’Ecole et qui le seront aussi pour nos entrepreneurs nationaux.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à Draper University et comment trouvez-vous leur système de formation ?

Le milliardaire Kim Draper, fondateur de l’université, est un sexagénaire mais son équipe reste jeune et très dynamique. Cela reflète un peu l’idéologie de la Sillicon Valley : faire confiance aux jeunes, leur donner les pleins pouvoirs afin qu’ils puissent prendre des initiatives. C’est cela qui m’a le plus marqué là-bas.

Parlant d’opportunités, je trouve qu’ils ont un système flexible surtout pour les jeunes qui veulent réaliser leurs rêves. Ils savent qu’à leur âge, ils veulent prouver beaucoup de choses parce qu’ils ont plus de fougues et marges de manœuvre et c’est ce qui fait la force de la Sillicon Valley.

En tant que CEO de Conceptech, quel a été l’impact de la formation sur votre startup ?

En plus de nous rendre plus compétents, cette formation nous a permis de savoir sur quel modèle travailler pour mieux innover le secteur dans lequel nous évoluons.  En termes d’acquisition de connaissances, nous savons mieux maintenant comment lever des fonds, nouer des partenariats, développer son produit au niveau national et international, gérer les contraintes liées à l’entrepreneuriat, négocier avec des investisseurs et à la fin comment booster notre startup.

Comment comptez-vous partager ces acquis avec vos camarades polytechniciens et en général avec les jeunes sénégalais ?

Nous allons partager nos acquis avec tous les sénégalais que ce soit étudiants, professionnels, ou entrepreneurs, à travers des projets innovants et viables. Actuellement à l’ESP, nous travaillons sur deux concepts. Le premier est un fablab dénommé Dakar Innovation Lab, qui sera un laboratoire de fabrication où nous disposerons d’outils permettant de créer des prototypes que ce soit dans l’électronique, l’informatique ou tout autre secteur connexe. Ce qui va être très bénéfique pour les startups qui sont ici à l’ESP et également pour les entrepreneurs et professionnels sénégalais.

Ensuite, sur la base des compétences acquises à la Sillicon Valley, nous sommes en train de mettre en place des dispositifs pour accompagner l’écosystème entrepreneurial de l’Ecole. Pour y arriver, nous allons sous peu mettre sur pied le deuxième concept dénommé Forge.

Pouvez-vous nous expliquer en détails ce concept de forge ?

Forge est un projet qui renferme cinq sous sections. D’abord il y a Forge academy qui est destiné à former les étudiants de l’ESP à la création de startups. Nous avons aussi Forge accelerator pour accompagner les startuppers pour surmonter certaines problématiques liées à la création de l’entreprise. En général ce sera des mentorats et des formations que nous allons leur faire. Quant à Forge entreprise, il va servir de plateforme de mise en relation entre les entreprises et les polytechniciens, alors que Forge Venture sera là pour les aider dans leur recherche de financement. Et enfin on a Forge network, qui va jouer le lien entre les forges sous la tutelle de l’ESP et les autres partenaires au niveau national et international.

Et pour mettre en place toutes ces choses-là, nous allons nous servir de nos connaissances acquises à Sillicon Valley et également des liens tissés avec des partenaires potentiels trouvés là-bas.

Donc, on peut supposer que tous ces projets sont les retombés directs de votre expérience de la Silicon Valley ?

Ce sont des projets qui nous ont été soumis par la Direction de l’ESP, qui, dès notre retour à Dakar, nous a proposé de les prendre en charge. Ainsi grâce à tout ce nous avons appris lors de notre séjour aux Etats unis, nous avons pu accélérer les choses et voir le modèle le plus adapté pour leur bon fonctionnement. Sur le moyen terme, nous comptons également faire le tour des écoles du pays pour partager notre expérience. Par-là, nous entendons inciter les étudiants sénégalais à participer à la formation de Draper University et découvrir en même temps ce qui se passe à la Silicon Valley.

Quels sont les autres résultats de votre séjour aux Etats-Unis ?

Actuellement, dans le cadre de notre startup Conceptech, nous sommes en train de discuter avec des saoudiens qui sont très intéressés par notre solution de nettoyage de panneaux solaires. Nous sommes en train voir dans quelle mesure on peut travailler ensemble pour pouvoir mettre en place ce dispositif dans leurs centrales solaires là-bas en Arabie Saoudite.  Et également sur la base de nos résultats à Draper University, notre partenaire national, la DER, est en train de voir dans quelle mesure elle pourrait financer notre projet de recherche sur laquelle nous travaillons actuellement. En ce moment aussi, nous travaillons ensemble à la mise en place de mesures d’accompagnement des startuppers afin de participer à booster l’écosystème entrepreneurial du Sénégal.

Après l’Allemagne et les Etats-Unis en 2019, qu’elle sera la prochaine destination pour Conceptech ?

D’abord récemment il y a un de nos membres qui était en voyage en Allemagne dans le cadre du partenariat entre Conceptech et l’Université de Hambourg. C’est une nouvelle étape que les deux parties sont en train de franchir dans la consolidation des liens. Nous comptons nous tourner vers d’autres pays comme la France ou la chine, pour chercher des partenaires. Pour cette année nous comptons vraiment faire le tour du monde et voir où est ce qu’on peut trouver les meilleures compétences qui vont nous permettre de développer nos produits à Dakar et en Afrique.

Nous remarquons que vous développez de plus en plus de liens à l’international, que cherchez-vous par là ?

Il faut noter que les dispositifs créés par Conceptech sont complexes et  font appel à plusieurs compétences en informatique, électronique, électrique, etc. Actuellement au Sénégal, nous n’avons pas encore cette notion de développement de produits qui regroupe toutes ces compétences-là, alors qu’à l’extérieur, aux États-Unis, en France ou en chine, ils sont très en avance là-dessus. Voilà les raisons pour lesquelles nous sommes en train de chercher partout à l’international, des partenaires avec qui on peut travailler pour faire du transfert de technologies. Cela va nous permettre d’avoir une assise technique pour développer nos produits et par la suite les élargir au niveau des autres startups pour échanger et partager par rapport à ce que nous avons appris auprès de nos partenaires internationaux.

Merci M. Dieng nous arrivons à la fin de cet entretien, quel sera votre dernier mot ?

Tout d’abord nous tenons à remercier l’Ecole Supérieure Polytechnique, qui nous a vraiment assisté dans toutes nos aventures que ce soit récemment à Silicon Valley ou il y a environ une année à l’université d’Hambourg et avec d’autres partenaires.

Nos remerciements vont aussi à l’endroit de la DER, qui nous a permis de participer au programme de Draper University. Actuellement nous sommes en train de consolider les liens entre cette structure et notre école pour que d’autres étudiants puissent participer ces genres de formations.

Nous n’oublions pas aussi nos professeurs, nos camarades étudiants et tous nos autres partenaires qui nous ont soutenus durant tous ces trois années que nous avons passé à développer notre produit.

Nos autres portraits

Enseignant-Chercheur
secrétaire du Chef de Département de Gestion
cofondatrice et CEO de BUILD TECH
Cheffe des Services Administratifs
enseignante-chercheure
Ingénieure en biologie et biotechnologies